Résultats de la votation du 28 septembre 2025 : effets de la suppression de la valeur locative et de l’instauration d’un impôt sur les résidences secondaires sur le marché immobilier suisse
02.09.2025
Le 28 septembre 2025, le peuple suisse et les cantons ont voté sur deux réformes fédérales, dont l’une touche directement les propriétaires immobiliers.
Loi fédérale sur l’identité électronique (e-ID) : acceptée par 50,39 % des votants.
Réforme de la fiscalité immobilière : comprenant la suppression de la valeur locative et la possibilité pour les cantons d’instaurer un impôt sur les résidences secondaires, acceptée par 57,73 % des votants.
Ces deux volets sont juridiquement liés : l’abolition de la valeur locative est conditionnée à l’introduction d’un nouvel impôt cantonal sur les résidences secondaires. Cela vise à assurer une décision équitable et à limiter les pertes fiscales pour les cantons et la Confédération.
Après la votation : la suppression de la valeur locative devrait simplifier le système fiscal et réduire l’incitation à l’endettement. Cependant, plusieurs effets secondaires sont à anticiper :
Gagnants :
Perdants :
Indirectement, les locataires pourraient aussi être affectés. Dans les cantons où la part de propriétaires est élevée (par exemple le Valais), la suppression de la valeur locative pourrait entraîner une perte de recettes supérieure aux revenus générés par l’impôt sur les résidences secondaires. Pour équilibrer leurs finances, cantons et communes pourraient :
Avant l’entrée en vigueur définitive (d’ici 2028), on peut s’attendre à une période de forte demande : De nombreux propriétaires pourraient anticiper leurs rénovations pour profiter des déductions fiscales encore disponibles. Cette « course aux chantiers » pourrait temporairement stimuler l’emploi et l’utilisation de ressources dans le bâtiment.
Une fois les déductions supprimées, le secteur pourrait connaître un recul de la demande : moins de commandes, baisse du chiffre d’affaires et possible ralentissement économique dans la branche.
Pour limiter les risques, les entreprises pourraient :
Conséquences écologiques
Ces deux volets sont juridiquement liés : l’abolition de la valeur locative est conditionnée à l’introduction d’un nouvel impôt cantonal sur les résidences secondaires. Cela vise à assurer une décision équitable et à limiter les pertes fiscales pour les cantons et la Confédération.
Quelles sont les prochaines étapes ?
L’abolition de la valeur locative et la mise en place d’un impôt sur les résidences secondaires entreront en vigueur d’ici 2028, laissant aux propriétaires et aux cantons un temps d'adaptation. Les principales mesures prévues sont les suivantes :- Primo-acquéreurs : ils pourront continuer à déduire les intérêts hypothécaires pendant une période transitoire de dix ans.
- Déductions limitées : certaines déductions, notamment pour les travaux de rénovation ou d’assainissement énergétique, seront restreintes pour les propriétaires.
- Compensation fiscale cantonale : chaque canton aura la possibilité d’instaurer un impôt sur les résidences secondaires afin de compenser les pertes fiscales liées à la suppression de la valeur locative.
Avant - après : vue macroéconomique
Avant la votation : la valeur locative incitait les propriétaires à maintenir un niveau élevé d’endettement, car les intérêts hypothécaires étaient déductibles. Ce mécanisme contribuait à expliquer pourquoi la Suisse affiche un taux d’endettement des ménages parmi les plus élevés.Après la votation : la suppression de la valeur locative devrait simplifier le système fiscal et réduire l’incitation à l’endettement. Cependant, plusieurs effets secondaires sont à anticiper :
- La fin de la déductibilité des rénovations risque d’entraîner moins de travaux d’entretien et de modernisation, ce qui pourrait peser sur le secteur du bâtiment.
- Cette baisse d’activité pourrait, à terme, entraîner des pertes d’emplois dans les entreprises spécialisées dans la rénovation. Conséquence : augmentation du taux de chômage et baisse du PIB suisse.
- En parallèle, l’attrait fiscal accru pour la propriété pourrait stimuler la demande d’achat, entraînant une hausse des prix de l’immobilier.
Gagnants et perdants de la votation
À première vue, la réforme semble favoriser les propriétaires et désavantager les locataires. En réalité, la situation est plus nuancée :Gagnants :
- Propriétaires peu endettés ou déjà désendettés : souvent des ménages plus âgés ont déjà remboursé leur hypothèque et possèdent des biens nécessitant peu ou pas de rénovations. Ils profitent pleinement de la suppression de la valeur locative, tout en étant peu touchés par la fin des déductions fiscales.
- Acheteurs de biens récents ou déjà rénovés : le risque de travaux de rénovation étant faible, leur charge fiscale restera limitée.
Perdants :
- Propriétaires fortement endettés : typiquement de jeunes familles ou de récents acquéreurs perdront la possibilité de déduire une grande partie de leurs intérêts hypothécaires.
- Propriétaires de biens anciens ou nécessitant une rénovation importante : ceux qui planifient des investissements lourds (assainissement énergétique, modernisation) verront leur charge fiscale s’alourdir.
- Détenteurs de résidences secondaires : ils risquent d’être les plus touchés, car les cantons pourront introduire un nouvel impôt spécifique pour compenser la perte de la valeur locative.
Indirectement, les locataires pourraient aussi être affectés. Dans les cantons où la part de propriétaires est élevée (par exemple le Valais), la suppression de la valeur locative pourrait entraîner une perte de recettes supérieure aux revenus générés par l’impôt sur les résidences secondaires. Pour équilibrer leurs finances, cantons et communes pourraient :
- Augmenter certains impôts ou taxes (par ex. impôt sur le revenu, taxes locales).
- Réduire certaines prestations publiques (logement social, subventions énergétiques, infrastructures).
Impact sur le secteur de la rénovation
La réforme fiscale touchera probablement le marché de la rénovation, en particulier les travaux énergétiques :- Baisse d’attractivité des rénovations énergétiques et des rénovations non urgentes, car elles ne seront plus déductibles des impôts.
- Risque de pertes d’emplois et d’augmentation du chômage dans les entreprises de construction et de rénovation, en raison d’une demande plus faible à moyen terme.
Avant l’entrée en vigueur définitive (d’ici 2028), on peut s’attendre à une période de forte demande : De nombreux propriétaires pourraient anticiper leurs rénovations pour profiter des déductions fiscales encore disponibles. Cette « course aux chantiers » pourrait temporairement stimuler l’emploi et l’utilisation de ressources dans le bâtiment.
Une fois les déductions supprimées, le secteur pourrait connaître un recul de la demande : moins de commandes, baisse du chiffre d’affaires et possible ralentissement économique dans la branche.
Pour limiter les risques, les entreprises pourraient :
- Se repositionner sur la valeur ajoutée écologique (économies d’énergie, durabilité, confort).
- Mettre en avant les avantages non fiscaux de la rénovation : économies d’énergie à long terme, valorisation du bien, confort accru.
- Constituer des réserves financières durant la phase de forte demande pour amortir un éventuel creux après 2028.